Une boîte en plastique et des parasites intestinaux : la vie des rongeurs chez NeuroSpin

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Alors que les pires horreurs recensées chez NeuroSpin dans les nombreux rapports d’inspection obtenus par One Voice concernent des primates, nous n’oublions pas la présence de dizaines, voire de centaines de rongeurs soumis eux aussi aux expérimentations et à une vie de misère dans des cages minuscules. D’autant que pour eux aussi, le laboratoire a omis de respecter la réglementation à plusieurs reprises. Dans notre lutte de chaque instant contre l’expérimentation animale, nous ne ferons pas l’impasse sur le sort de ces petits animaux trop souvent oubliés.

Nous ne pouvons pas vous parler de « Rayan », « Iris » ou « Charlie », puisque ces animaux n’ont jamais eu de nom. Leurs vies n’en sont que plus tragiques. Dans les laboratoires, les souris et les rats doivent se contenter d’un numéro ou d’une marque servant à mieux les distinguer les uns des autres : un tatouage sur les doigts, des encoches sur une oreille ou encore des phalanges coupées. Ces mutilations ne servent qu’à les rattacher aux expériences auxquelles ils sont assignés.

Une vie en boîte chez NeuroSpin

En 2015 et 2016, les services vétérinaires constatent qu’en infraction avec la réglementation, des rats sont détenus dans des boîtes individuelles depuis plus d’un an, sans le moindre jouet ni la moindre occupation. 

Après plusieurs années de cet ennui sidéral, les cages sont mises aux normes et certains animaux ont même la « chance » d’avoir un espace de « 1500 cm² »… c’est-à-dire 30 centimètres de large et 50 centimètres de long. Ce qui hélas suffit au respect de la réglementation…

Par contre, des souris sont isolées sans autorisation et des dizaines de rongeurs transgéniques sont obligés de se reproduire dans leur habitat de misère, considérés comme du simple « matériel ». Dans le jargon, ce sont des animaux en « surplus », simplement destinés à être tués. C’est d’ailleurs ce que fera le laboratoire pour « résoudre » le problème et y gagner son renouvellement d’agrément en 2020, en promettant docilement à la préfecture de faire mieux dans le futur.

Image d'illustration

Anesthésiques périmés et staphylocoques dorés

Mais à ce moment-là, NeuroSpin est encore loin du compte : les aiguilles utilisées pour les chirurgies sont périmées de longue date et les anesthésiques ont largement dépassé leur durée d’utilisation. En somme, non seulement les résultats des études menées par l’établissement sont faussés, mais les rongeurs risquent aussi de ressentir de la douleur pendant les chirurgies ou d’être sujets à des infections !

En plus de cela, et depuis plusieurs années, le laboratoire constate la présence de parasites intestinaux chez les souris, ce qui ne semble pas particulièrement le gêner. Quand des staphylocoques dorés sont repérés en 2021, le vétérinaire ne s’en inquiète pas outre mesure puisque les animaux ne semblent pas malades et que cela « n’interfère pas avec les recherches ». Le professionnel recommande tout de même de mieux désinfecter le matériel ! La base…

Pour les animaux

Manifestement, la santé des animaux ne devrait pas être confiée au personnel de NeuroSpin. Au-delà de la question de l’expérimentation animale dans son ensemble, ce laboratoire en particulier ne respecte même pas les bases réglementaires pour la sécurité des animaux ni la rigueur méthodologique censée caractériser la recherche scientifique, tant qu’il arrive à générer des données publiables.

Notre action en justice, qui relève tous les manquements du laboratoire, est une étape importante dans le long et difficile combat que nous menons depuis la création de One Voice pour parvenir un jour à la fin de l’expérimentation animale.