Face aux images accablantes produites par notre enquête au sein de la société mauricienne Noveprim, nous avons voulu savoir ce qu’il advient des primates vendus partout dans le monde par cette entreprise. Dans les revues scientifiques, l’origine des macaques est parfois indiquée, ce qui nous a permis de connaitre le destin tragique de nombre d’entre eux importés en France. Nous demandons la fin des captures, des élevages et de l’expérimentation sur les primates.
Dans une base de données mondiales de publications en libre accès, malgré quelques résultats en Amérique du Nord ou chez nos voisins européens, le nom de l’élevage Noveprim fait surtout ressortir des recherches réalisées en France.
Alors que l’industrie accorde généralement aux singes et aux guenons qu’elle exploite un nom en plus de leur tatouage, cette vague notion d’identité disparait quand les résultats obtenus sont publiés. Les animaux sont alors des numéros, de simples outils, parfois listés dans les mêmes tableaux que les virus, les anticorps ou encore les logiciels utilisés.
Une vie de souffrance
De nombreux individus instrumentalisés de la sorte ont dû endurer des « procédures » variées. Cela peut être, chez Sanofi[1], de « simples » prélèvements sanguins répétés, tandis que d’autres animaux subissent des injections oculaires et sont tués par GenSight et l’Institut de la Vision pour prélever leurs yeux[2]. Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) fait encore bien pire avec la réalisation de lésions du cerveau par son unité MIRCen[3] et l’inoculation de maladies graves dans son laboratoire à risque biologique P3[4].
Encore au CEA, NeuroSpin (que nous connaissons bien pour ses infractions répétées à la réglementation) a immobilisé trois singes mauriciens sous anesthésie jusqu’à quinze fois chacun. Après leur avoir injecté des microbulles dans le sang, le personnel a appliqué des ultrasons sur leur crâne pour tenter de faciliter la pénétration de produits dans le cerveau[5].
Le ministère des Armées ayant affirmé récemment qu’aucune expérience sur les primates n’a été menée par ses services depuis 2013, un article publié en 2018[6] relate probablement l’une de ses dernières utilisations de ces animaux. L’armée y a intoxiqué dix-huit macaques de l’Île Maurice avec une arme chimique, le VX russe. Parmi eux, quatre sont morts en moins d’une heure, tandis que les autres, sous traitement, ont enduré hypersalivation, épuisement, difficultés respiratoires et convulsions pendant plusieurs heures avant de se remettre… et d’être tués pour analyser leurs tissus
Finissons-en avec leur exploitation
Comme le montre notre enquête, les animaux souffrent déjà de la captivité et des manipulations brutales des employés de l’élevage Noveprim. Mais ce n’est pour eux que le début d’une vie passée à endurer stress et douleur au profit supposé d’une autre espèce qui s’est désignée elle-même comme dominante.
Pour en finir avec ces pratiques, signez notre pétition demandant la fermeture des élevages de macaques et la fin de l’expérimentation sur les primates.
Pour aller plus loin, vous pouvez lire les articles ci-dessous, et aussi consulter :- notre rapport sur les primates et l’expérimentation animale ;
- le site web dédié à l’analyse des données chiffrées année par année et espèce par espèce ;
- le sondage Ipsos/One Voice, avril 2023 sur les Français et l’expérimentation animale