Simio – Des implants à répétition pour une prison à résonance magnétique
Simio est né le 2 juin 2011 en Chine. À peine âgé de six ans et demi, il est vendu à NeuroSpin par un laboratoire des Pays-Bas.
Deux mois plus tard, on lui cimente une barre en métal sur le crâne, qui servira à l’empêcher de bouger la tête pendant les nombreux « entraînements » qu’il devra endurer par la suite. « Entrainement », ça veut dire qu’il est enfermé dans une « chaise IRM » (une sorte de boîte en plastique dont il ne peut sortir que la tête et les bras), elle-même encastrée dans une machine pour scanner le cerveau de ce pauvre macaque pendant qu’on l’oblige à appuyer sur un écran pendant des heures.
Expérience impliquant une restriction hydrique et la contention en chaise IRM, co-créée par Stanislas Dehaene (directeur d’une Unité de Recherche à NeuroSpin) et réalisée en Chine dans les années 2010
Après quelques séances, l’implant se casse et Simio est remis sur la table de chirurgie pour lui en installer un deuxième avant de le renvoyer dans la chaise. Une semaine plus tard, rebelote – puis un mois plus tard, et encore une fois deux mois plus tard. Clairement, pour NeuroSpin, la santé des macaques passe très loin derrière la production des résultats expérimentaux.
D’autres ont eu encore moins de « chance ».
Johan – Tant qu’il n’est pas trop malade pour être utilisable…
Johan est né le 12 avril 2001 dans un laboratoire allemand. Il fait partie de ces primates dont nous avons dénoncé dès 2014 l’exploitation et la maltraitance par l’Institut Max Planck, dans des expériences qui ont pris fin après une campagne européenne aboutissant à la condamnation de trois chercheurs. C’est ainsi que Johan, âgé de seize ans, est vendu à NeuroSpin, où un destin tout aussi révoltant l’attend.
Électrodes implantées dans le cerveau, il se retrouve immobilisé en chaise de contention pendant des heures, suffisamment privé d’eau durant des jours ou des semaines pour que la perspective de pouvoir en boire quelques gouttes le « motive » à obéir, à faire ce qui est attendu de lui. Évidemment, il n’aura jamais le choix.
À 19 ans, après des années d’expériences, il a du mal à bouger et son corps est malade : arthrose, inflammations, problèmes de vue, abcès… Sans parler de son implant crânien qui s’infecte. Mais les expériences et la privation d’eau continuent, encore et encore. En fait, le personnel décide que Johan est trop vieux pour être soigné… mais pas trop vieux pour continuer à être exploité pour « terminer le protocole en cours ». Malade, il passe l’hiver entre sa cage et la chaise de contention, toujours privé d’eau.
Sans surprise, sa santé se dégrade au fil des mois et la décision est prise : il sera tué « dès l’arrêt des expériences »– c’est-à-dire le 2 mars 2021, après quelques nouvelles sessions de privation d’eau et de chaise de contention pour étudier son cerveau. Au diable le bien-être animal, il fallait encore des données pour publier !
En ordre de bataille pour sauver ceux qui restent
Johan n’est pas seul à avoir été négligé : trois semaines après sa mort, l’inspection de la préfecture a dénoncé l’abattage de trois autres singes à cause de soins « entrepris trop tardivement faute d’une présence vétérinaire régulière sur NeuroSpin ».
En guise de sanction, l’agrément du laboratoire a simplement été restreint pendant un an, avant d’être restauré en 2022 malgré la mort d’autres primates négligés.
Nous avons demandé au tribunal administratif de Versailles qu’il soit retiré, pour sauver les macaques qui n’ont pas encore été tués par NeuroSpin. Pour nous aider à les sauver, vous pouvez signer notre pétition.