Parce qu’il n’y a pas que la France : les macaques de l’Île Maurice dans les mains de la recherche européenne et américaine

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Le commerce des macaques mauriciens ne se limite pas à la France. Partout sur le globe, les laboratoires font importer ces animaux, capturés ou élevés en captivité, dans le but de les soumettre à des tests douloureux et stressants. Nous avons retrouvé des traces du sort révoltant réservé à certains d’entre eux chez nos voisins et outre-Atlantique. Nous demandons la fermeture des élevages de primates et la fin de leur utilisation en expérimentation.

L’implantation mondiale de ces vendeurs de macaques ne fait aucun doute. Aux États-Unis, le groupe BioCulture possède son propre importateur, « BC US LLC ». En Europe, le point d’entrée de son homologue Noveprim est le centre espagnol Camarney… Un trafic facilité par les compagnies aériennes telles que Hainan Airlines et EgyptAir, malgré la décision louable d’Air France d’arrêter d’y participer depuis juin 2023.

Des tests au service du marché

Chez nous comme ailleurs, les individus importés de la sorte sont régulièrement exploités pour des essais de toxicologie. Les résultats ayant rarement besoin d’être publiés (ils intéressent surtout les organismes chargés d’approuver la mise sur le marché des nouveaux produits), on trouve peu d’articles scientifiques qui rapportent les souffrances qu’ils ont impliquées.

On trouve tout de même quelques traces de ces expériences, qui impliquent généralement d’administrer une substance aux singes et aux guenons, que ce soit en la leur faisant boire[1] ou en la leur injectant[2]. Le plus souvent, il s’agit d’administrations répétées pendant des mois[3] afin de mesurer les effets secondaires douloureux et stressants, attendus ou non, « à dose répétée ». Quoi qu’il en soit, l’issue est toujours la même : l’abattage à plus ou moins courte échéance, puis le prélèvement et l’analyse des organes.

Les sociétés de recherche contractuelle

Les promoteurs d’un produit peuvent déléguer ces procédures réglementaires à des « sociétés de recherche contractuelle » (CRO, ou contract research organization) telles que Covance en Angleterre, Aptuit en Italie ou Charles River en France et en Amérique du Nord.

>Si ces noms ne vous parlent pas, vous connaissez peut-être en revanche, de l’autre côté du Rhin, le Laboratoire de Pharmacologie et de Toxicologie (LPT, aujourd’hui devenu « Provivo Biosciences »). >Des images choquantes en ont été révélées en 2019 par Cruelty Free International, notre partenaire britannique au sein de la coalition européenne Cruelty Free Europe dont One Voice est le représentant français. Ou encore Vivotecnia, CRO espagnole autorisée à poursuivre ses opérations malgré les maltraitances évidentes mises en lumière en 2020 par ce même partenaire.

Ce ne sont pas des marchandises

Au profit de ce type de clients, Noveprim peut même expérimenter sur place, à Maurice, afin de produire des macaques déjà équipés d’implants de mesures biologiques[4]. Des souffrances qui s’ajoutent à leurs conditions déplorables de détention et de traitement – et un produit supplémentaire dans le catalogue de l’entreprise.

La vie des animaux ne nous appartient pas. Nous devons en finir avec l’exploitation des singes par les laboratoires et pour cela, développer des méthodes de recherche innovantes et éthiques. Signez notre pétition pour demander à nos côtés la fermeture des élevages mauriciens et l’interdiction d’expérimenter sur les primates.

Pour aller plus loin, vous pouvez lire les articles ci-dessous, et aussi consulter : 

  • [1] Accelera (Italie) 2023.
  • [2] Novo Nordisk (Danemark) 2019.
  • [3] Novo Nordisk (Danemark) 2022, Labcorp (États-Unis) & Charles River (Canada) 2023.
  • [4] Noveprim (Maurice) 2018.

Pour en savoir plus sur cette enquête