Noveprim, créé dans les années 1980, est possédé aujourd’hui pour moitié par l’entreprise Charles River, qui lui garantit une belle part du marché étatsunien. En Europe, ses recettes sont garanties par son centre espagnol Camarney, qui a vendu plus de 30 000 macaques à longue queue depuis 2005.
Quant à BioCulture, ses actionnaires sont des sociétés dirigées par d’autres entités, remontant jusqu’à la famille Griffiths, qui l’a créé dans les années 1980. Récemment, une entreprise commune a été fondée avec un laboratoire indien qui réalise des tests sur les animaux.
De la propagande à la réalité
Ces deux mastodontes du commerce de primates collaborent avec d’autres éleveurs locaux de la Cyno Breeders Association, qui cherchent eux aussi à promouvoir à tout prix l’expérimentation animale, quitte à recourir à des méthodes honteuses de propagande.
Sur le site web de cette association, on peut lire que ses membres « privilégient des pratiques éthiques, adhèrent à des réglementations strictes et garantissent les normes de bien-être les plus élevées pour les singes ». Ce que révèle notre enquête dans l’un des sites et lors d’une session de capture de Noveprim le contredit en images.
L’économie contre les animaux
Malheureusement, selon la Commission européenne, « il n’est pas possible d’envisager de manière réaliste de n’utiliser que des primates issus de colonies autonomes à court ou moyen terme ».
En fait, ce « réalisme » est un choix délibéré de toujours favoriser l’aspect économique et industriel, au détriment des intérêts des animaux. Clairement, l’élevage d’animaux qui n’ont jamais senti la terre et l’herbe sous leurs pieds est inacceptable. Mais les individus captifs y ont une source de souffrance – la capture – en moins.
Pour un futur pacifique et partagé
L’an dernier, les macaques à longue queue ont été déclarés en danger d’extinction en Asie du Sud. À Maurice, la situation est moins claire.
Alors qu’on estimait leur population mauricienne à environ 30.000 individus il y a quarante ans, ils n’étaient plus que 8.000 en 2009, et aucune donnée fiable n’a été publiée depuis. Malheureusement, les projets récents qui veulent évaluer leur nombre sur l’île se font en collaboration avec ceux qui les capturent… Logique.
Nous voulons un financement massif et urgent des méthodes de recherche sans animaux afin de faciliter la fin de l’expérimentation animale.
Pour aider à avancer dans ce sens, signez notre pétition, qui demande la fermeture des élevages et la fin des captures de macaques mauriciens destinés aux laboratoires.
Pour aller plus loin, vous pouvez lire les articles ci-dessous, et aussi consulter :- notre rapport sur les primates et l’expérimentation animale ;
- le site web dédié à l’analyse des données chiffrées année par année et espèce par espèce ;
- le sondage Ipsos/One Voice, avril 2023 sur les Français et l’expérimentation animale