« En mars 2021, un incident grave d’oubli, par un chercheur désigné pour remplacer [une ingénieure], d’alimenter et d’abreuver deux macaques s’est produit durant quatre jours d’affilée lors de ses congés. Le référent animalerie, le capacitaire, le responsable animalerie, le chercheur ne se sont aperçus de rien. C’est le personnel de la société prestataire, en charge de l’entretien des locaux et des vingt autres primates, qui a donné l’alerte au quatrième jour à l’équipe encadrante de NeuroSpin. »
Pas besoin d’en rajouter : le rapport de l’inspection du 26 mars 2021 est très explicite. Le personnel de NeuroSpin n’était déjà pas capable de soigner correctement les macaques, et il vient de faire preuve d’une négligence crasse. Celle-ci n’a pas été fatale aux quatre macaques concernés. Kimiko ne sera pas aussi « chanceuse ».
Une vie de souffrance
Kimiko est une guenon rhésus, née le 13 juillet 1999, probablement au zoo Planète Sauvage, ou bien chez la société Bioprim – les documents qui la concernent sont très flous sur le début de sa vie.
À douze ans et demi, elle est vendue à NeuroSpin, qui la soumet à des expériences d’imagerie cérébrale sous anesthésie générale. Deux ans plus tard, on lui cimente une barre de métal sur le crâne, pour l’utiliser dans des « tâches cognitives » en chaise de contention – des expériences sans anesthésie, cette fois-ci, et tellement abrutissantes que le laboratoire la prive d’eau pour la « motiver » à obéir.
À vingt ans, on lui ouvre le crâne pour implanter des électrodes dans son cerveau. Raté : elle repasse sur la table de chirurgie expérimentale pour « réinsérer » les électrodes… qui ne fonctionnent toujours pas. Nouvelle chirurgie pour les enlever. Entre-temps, les expériences continuent. Un an et demi plus tard, on lui ouvre encore le crâne pour y mettre une « chambre d’imagerie » qui servira à rendre certains neurones fluorescents pour des expériences. C’est le début de la fin.
Les infections ne prennent pas de vacances
Tout n’est pas perdu
Le 31 mars 2022, malgré la mort de Kimiko et de nouvelles infractions, la préfecture de l’Essonne a rétabli l’agrément de NeuroSpin, lui interdisant simplement d’assoiffer les macaques pour les faire obéir.
Il est trop tard pour protéger Kimiko. Mais nous nous battons pour que ce qu’elle a enduré permette de sauver les 21 macaques encore enfermés dans les cages de ce laboratoire. Pour pouvoir les aider malgré l’inaction du préfet, nous avons saisi le tribunal administratif de Versailles pour demander le retrait de l’agrément de NeuroSpin. Vous pouvez signer notre pétition pour demander la fermeture de ce laboratoire et le placement des macaques dans un sanctuaire.